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Les auteur·rice·s qui ont co-créé le protocole d’écriture

Du 5 au 8 décembre a eu lieu la première résidence pour L’absent(e) à La Colle.

 

L’occasion pour l’équipe de création du protocole d’écriture de se rencontrer, avec notamment les 3 auteur·rice·s invité·e·s à travailler aux côtés de Karin Holmström : Marc-Antoine Cyr, Eva Doumbia et Patrick Goujon. Clémentine Ménard était aussi présente pour apporter son regard en tant que comédienne, et Stephan Pastor est venu passer une journée avec l’équipe en tant que directeur d’acteurs.

 

L’objectif de cette première résidence était de créer le protocole d’écriture qui précise les consignes, les contraintes et le plan afin que les auteur·rice·s qui seront invité·e·s à écrire pour un lieu donné soient en mesure d’inventer une fiction in situ sur un temps très court.

 

Marc-Antoine Cyr, Eva Doumbia et Patrick Goujon ont des profils, des écritures et des expériences différentes. Karin Holmström a eu l’intuition que ces 3 auteur·rice·s seraient complémentaires et que l’association des 3 pourrait créer une émulation productive. Elle avait à cœur des les réunir et est ravie que les 3 aient accepté de vivre cette aventure.

 

=> Elle connait bien Patrick Goujon, associé à Begat depuis 2015. Il a collaboré à plusieurs projets de la compagnie et a notamment écrit le spectacle ASKIP* dont la forme est proche de celle imaginée pour L’absent(e).

=> Sa rencontre avec Marc-Antoine Cyr a eu lieu lors du Bal Littéraire organisé par la Garance, scène nationale de Cavaillon, pour son lancement de saison en septembre 2022. Le concept du Bal Littéraire a inspiré Karin pour L’absent(e), projet aussi basé sur un protocole d’écriture et la création de textes sur un temps très court.

=> Quant à Eva Doumbia, elle a une grande expérience des protocoles d’écritures en lien avec des groupes variés (Devoirs surveillés, dans sa 4e saison) et une grande complicité avec la comédienne Clémentine Ménard qui joue dans plusieurs projets de Begat, dont ce nouveau projet.

 

Marc-Antoine Cyr, Eva Doumbia et Patrick Goujon feront aussi partie de l’équipe des 6 auteur·rice·s qui seront invité·e·s à écrire à tour de rôle dans les différents lieux de diffusion.

 

 

Marc-Antoine Cyr

Gamin de l’Amérique, Marc-Antoine Cyr choisit Paris pour y passer sa vie d’homme. Il traîne dans sa poche un diplôme de l’École Nationale de Théâtre du Canada, et sur le bout de la langue quelques traces d’accent. Son parcours théâtral le mène de Montréal à Rome, de Strasbourg à Quimper, de Marseille à Grenoble, de Beyrouth à Mexico, de Lyon à Londres. Ses textes sont montés dans divers CDN, scènes nationales, théâtres municipaux autant qu’en salles des fêtes joyeuses. Quartett publie la plupart de ses textes, bien qu’il avoue quelques infidélités avec Dramaturges, Théâtrales et Lansman. Quand il n’écrit pas, il voyage de par le monde, apprend des langues, enseigne aux apprentis auteurs de l’École du Nord ou codirige le festival du Jamais Lu Paris à Théâtre Ouvert. On remarquera aussi chez lui un appétit immodéré pour la littérature américaine, la théâtrographie entière d’Arne Lygre, les gelati pistache et les récits de Nicolas Bouvier.

 

Eva Doumbia

Née à Gonfreville l’Orcher, dans la banlieue du Havre, d’un père ouvrier et immigré et d’une institutrice elle-même fille de cheminot, Eva Doumbia se définit comme métisse autant du point de vue culturel que social.Après des études en Lettres modernes et théâtrales à l’Université de Provence, elle se forme à l’Unité Nomade de Formation à la mise en scène auprès de Jacques Lassalle, Krystian Lupa (mise en scène), André Engel / Dominique Müller (dramaturgie et mise en scène), Pierre Mélé / André Serré / Marion Hewlett (stage technique au TNS)… Sa démarche artistique questionne poétiquement les identités multiples, et tente la construction sensible de ponts entre différents mondes : l’Europe où elle est née et vit, les Amériques (Haïti, les USA, le Brésil) et l’Afrique (Abidjan, Bamako, Ouagadougou, Niamey, Brazzaville, Libreville). Son travail croise les formes et les disciplines. Régulièrement, elle sort des théâtres et propose des performances ou petites formes dans des lieux atypiques (salon de coiffures, barres d’immeubles, caves et galerie d’art, chambres d’hôtel). Elle monte des pièces d’Edward Bond ou Alfred de Musset, Fabrice Melquiot, Kouam Tawa, Peter Turrini, Lars Noren ou Bertolt Brecht. Elle est aussi auteure : « Anges Fêlées », son premier roman est publié chez Vents d’Ailleurs, et « Le iench » (chien en verlan), texte de théâtre est sélectionné par le comité de lecture du Théâtre du Rond-Point dans la cadre des lectures Piste d’Envol et sera édité en 2020 par Acte Sud. En 2017 elle est boursière du programme « Hors les Murs » de l’Institut Français pour l’écriture de son texte « Philip Morris » qui se déroule entre la Normandie et la Louisiane. Elle est membre fondatrice du collectif Décoloniser les Arts et contribue à l’ouvrage du même nom. Depuis 2018, elle est artiste associée aux Ateliers Médicis, nouvelle structure initiée par le Ministère de la Culture à Clichysous-Bois et Montfermeil. À l’automne de la même année, elle implante sa compagnie dans sa région d’origine, la Normandie.

 

Patrick Goujon

Né en 1978, Patrick Goujon est l’auteur de quatre romans publiés aux Éditions Gallimard et d’un texte pour la jeunesse publié chez Actes Sud. Il écrit également pour le théâtre, notamment pour la Compagnie Begat Theater. Sa pièce « Je ne parle pas du soleil » a été lue au théâtre du Rond-Point en 2019 et la pièce « Forums » qu’il a coécrite a été représentée au théâtre du Vieux-Colombier en 2020. Il participe aussi à l’écriture de créations chorégraphiques, récemment pour la Cie Appach, « Tu te souviendras que j’étais ici nulle part » (mars 2023). En parallèle, il participe et élabore des projets artistiques pédagogiques transdisciplinaires, et anime une formation à la construction d’ateliers d’écriture, à destination d’écrivain·e·s, à la Société des Gens de Lettres. Ses textes ont pour thèmes récurrents le passage de l’enfance à l’âge adulte, le deuil du temps passé, le sentiment de marge, les situations d’abus de position dominante, la transmission, la quête de lumière – les histoires ayant presque toujours pour cadre la banlieue, où Patrick Goujon a passé toute sa vie.