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L’absent(e)

CREATION 2025

Présentation

Une personne devrait être là, mais est absente. De qui s’agit-il ? Pourquoi il ou elle est parti(e) ?

 

Cette absence va faire ressurgir des conflits, révéler des fissures, des rêves, des secrets et amener les personnages à agir. L’absent(e) est une invitation à se mettre à la place d’autres personnes pour ressentir ce qui peut manquer au creux de chacun de nous.

 

Un spectacle immersif qui s’écrit pour chaque lieu où il est joué, en lien avec un groupe de personnes sur place et leurs préoccupations du moment. Une proposition qui se déplace dans les espaces publics et privés, intérieurs et extérieurs.

 

L’idée ? Inventer un protocole qui permette à une équipe artistique* et à un groupe de personnes impliquées de créer un spectacle in situ dans un temps très court. La forme sera toujours la même mais le contenu sera le reflet d’une rencontre, à chaque fois unique.

* Une metteure en scène, 1 écrivain·e et 2 comédien·ne·s

Note d’intention

Je crée des expériences intimistes dans l’espace public en développant de nouvelles formes d’écriture dramatique qui mettent en résonnance une histoire, un lieu et le spectateur. Je suis attirée par les lieux et personnages insolites, j’invente de nouvelles formes théâtrales en dehors des quatre murs du théâtre, des expériences immersives où les nouvelles technologies sont au service d’une histoire.

Ma quête : partager l’intime, des expériences fortes en émotion. Elles nous permettent de changer notre regard, de révéler la beauté des choses et personnes qui nous entourent, d’explorer au plus près les thèmes de la différence et de la solitude.

Je propose au public de faire un pas de côté et de se mettre à la place d’un autre, lui faire ressentir l’empathie pour des personnages qui existent, vibrants, à quelques centimètres de lui.

Le spectateur occupe une place importante dans mon travail de création. Il devient le réalisateur de sa propre expérience. Sa présence, son regard, ses choix ont un impact sur le vécu du moment. J’aime titiller sa curiosité, le faire rêver.

 

Pour le prochain projet de Begat Theater en 2024/2025, je voudrais dynamiser mon processus de création. Trop de temps passe entre l’impulsion pour une création et sa rencontre avec le public. Je cherche d’une nouvelle façon de créer.

Je continue à me passionner pour les espaces non-dédiés, un terrain de jeu qui se renouvelle sans cesse.  J’aime insérer des fictions dans des espaces réels, proposer au public de rentrer dans l’intimité de personnages en évitant la théâtralité qu’une scène ou un décor impose, aiguiser le regard du spectateur, mettre ses sens en alerte, le rendre actif et complice. Les personnages de fiction sont ancrés dans le réel, ils ne font pas semblant. On est dans la performance, le réel peut surgir à tout moment, tout fait partie du spectacle, la tension entre la fiction et le réel est palpable.

Je voudrais continuer cette recherche et questionner la relation entre l’espace public et l’espace privé, le dedans et le dehors, l’intimité d’une maison (une sphère que j’ai commencé à explorer dans notre dernière création HOME/LAND) et les espaces alentour. Quel impact ont les murs physiques sur le comportement et les pensées de divers personnages ? Où trouvent-ils refuge ? Qu’est-ce qui leur manque ? Où se sentent-ils protégés ou enfermés ? Comment se déplacent-ils d’un espace à un autre ?

Je cherche le moyen d’être plus près de mon public et des territoires spécifiques. Savoir pour qui je crée. L’expérience de réaliser avec une grande variété de personnes des interviews pour le spectacle HOME/LAND a été extrêmement enrichissante et passionnante. Je voudrais garder cette proximité avec le public dans l’acte de création, les inclure. Permettre à ces rencontres d’être déterminantes.

 

J’ai eu l’opportunité en septembre 2022 de participer en tant qu’autrice à un Bal Littéraire pour l’ouverture de saison de La Garance, scène nationale de Cavaillon. Le Bal Littéraire, imaginé par Fabrice Melquiot, se base sur un protocole simple et précis qui guide 4 auteur·trice·s à travailler ensemble pour créer une playlist, inventer une histoire en plusieurs épisodes et les écrire en un temps record. Le soir du bal, les spectateurs sont en piste et les auteurs livrent à plusieurs voix cette histoire unique. Le Bal Littéraire a été réalisé plus de 500 fois dans une grande variété d’endroits. L’expérience de la nécessité d’une créativité rapide et débordante dans un cadre protocolaire strict m’a beaucoup plu. Voir naître un texte écrit à plusieurs, 36h seulement après s’être rencontré·e·s, est très excitant. Tout dans le protocole est extrêmement réfléchi pour guider la création et permettre d’aboutir à un moment festif, avec et pour le public.  Je me suis demandée… est-il possible d’imaginer un autre protocole qui permette d’aller jusqu’à une représentation scénique en une semaine ?

 

De nombreuses questions restent ouvertes, notamment autour de la difficulté d’utiliser des domiciles, du degré d’implication des habitants, de la taille de l’équipe en tournée (très petite équipe pour plus de flexibilité !), du temps de création in situ incompressible… autant de questions auxquelles il faudra trouver des réponses collectives au sein de l’équipe.

Les 3 écrivain∙e·s et les enjeux d’écriture

Pour inventer le protocole, je vais collaborer avec 3 écrivain·e·s, qui ont déjà travaillé sur des protocoles d’écriture, chacun·e à sa façon.  2 des 3 auteurs n’ont pas une grande connaissance du milieu des arts de la rue, mais chacun·e a une sensibilité, un parcours et un savoir-faire qui me parlent et qui seront des atouts pour le projet.   Je suis très heureuse que ma « dream team » ait accepté le défi et s’embarque dans l’aventure : Eva Doumbia, Marc-Antoine Cyr et Patrick Goujon. Une fois le protocole établi, l’idée est de permettre à de nouveaux auteurs et de nouvelles autrices de participer au projet tout en continuant à faire appel aux 3 écrivain∙e·s ayant participé à la création du protocole.

 

Pourquoi Eva Doumbia

Metteuse en scène et auteure franco-ivoirienne-malienne, Eva Doumbia dirige la compagnie La Part du Pauvre/Nana Triban, créée à Marseille en 2000 et installée depuis 2018 à Elbeuf en Normandie. Elle écrit ses propres textes qu’elle met en scène dont « Le iench » (chien en verlan), texte de théâtre sélectionné par le comité de lecture du Théâtre du Rond-Point dans la cadre des lectures Piste d’Envol et édité en 2020 par Acte Sud. Elle a une grande expérience des protocoles d’écritures en lien avec des groupes variés (Devoirs surveillés, dans sa 4e saison) et une grande complicité avec la comédienne Clémentine Ménard qui joue dans plusieurs projets de Begat, dont ce nouveau projet. Je suis ravie à l’idée qu’Eva Doumbia apporte son regard, son expérience de proximité aux spectateurs, ainsi que son expertise pour travailler en relation avec des groupes de personnes variées pour ce projet.

 

Pourquoi Marc-Antoine Cyr

Auteur dramatique et scénariste né à Montréal, Marc-Antoine Cyr est l’auteur entres autres pièces de Fratrie, Gens du Pays, Ceux qui manquent, Les somnambules.

Notre rencontre a eu lieu lors du Bal Littéraire organisé par la Garance, scène nationale de Cavaillon, pour son lancement de saison en septembre 2022. Novice de l’exercice avec l’autrice Pauline Susini, c’est Marc-Antoine Cyr et Jean-Marie Clairambault, tous les deux auteurs expérimentés du Bal littéraire, qui nous ont guidées sans mettre de pression, avec une grande connaissance du protocole mais aussi une grande ouverture aux idées de tout le monde autour de la table. Participer à ce Bal Littéraire fait partie des choses qui m’ont inspirée et qui m’ont convaincue de l’intérêt et la faisabilité de mener un projet basé sur un protocole d’écriture et la création de textes (et de versions d’un spectacle) avec une vraie rigueur à l’endroit de l’écriture, pour un public et un lieu précis. J’ai beaucoup apprécié l’énergie créatrice et les affinités partagées à cette occasion. Une complicité est née rapidement avec Marc-Antoine Cyr dont j’ai aimé les idées, la façon de travailler, l’écoute et l’écriture. Depuis je découvre les textes de ses pièces que je trouve puissants.

Auteur de théâtre dramatique, l’écriture pour l’espace public sera quelque chose de nouveau pour lui. Il est enthousiaste à l’idée de se confronter à de nouveaux territoires d’écriture.

 

Pourquoi Patrick Goujon

Patrick Goujon écrit pour le théâtre et est l’auteur de 4 romans publiés aux Éditions Gallimard et d’un texte pour la jeunesse publié chez Actes Sud. Il dirige également des ateliers d’écriture de grande envergure depuis 15 ans auprès de divers publics dont une grande partie auprès d’adolescent·e·s en banlieue parisienne. Il anime depuis 5 ans une formation à la construction d’ateliers d’écriture, à destination d’écrivain·e·s, à la Société des Gens de Lettres. La conception de protocoles d’écriture lui est très familier.

Notre rencontre a eu lieu en 2012 dans le cadre d’un dispositif d’accompagnement à l’écriture organisé par l’Atelline à la Chartreuse, Centre national des écritures de spectacle. Nous développons dès lors une véritable complicité, grâce, notamment, à nos interrogations communes autour de l’écriture de la pensée et à l’agencement de structures narratives. Nous avons collaboré sur de nombreux projets, notamment Askip, spectacle immersif en milieu scolaire (création 2018 et toujours en répertoire), mais aussi Dans ma tête, un court-métrage réalisé pendant une année scolaire avec 51 collégiens à Manosque, et l’élaboration du protocole d’écriture pour Voyages immobiles, douze fictions sonores en écoute à Manosque et 3 communes environnantes (douze écrivain·e·s ont suivi les mêmes consignes d’écriture, chacun·e dans un lieu différent tiré au sort.) Il connait bien les particularités des formes de spectacle de Begat Theater, leurs contraintes et leurs forces. Son expérience avec l’écriture du spectacle Askip est d’une très grande importance, cette nouvelle création aura une structure similaire puisqu’elle sera aussi constituée de 3 parcours imbriqués les uns aux autres.

Notre longue complicité et sa connaissance de la spécificité de nos spectacles font de Patrick Goujon un collaborateur incontournable, indispensable.

Partenaires

L’absent(e) est soutenu par :

RESEAU TRAVERSES, association de structures de diffusion et de soutien à la création du spectacle vivant en région Provence Alpes Côte d’Azur

La DGCA et la SACD / Ecrire pour la Rue

LA GARANCE, Scène nationale de Cavaillon (84)

THEATRE JOLIETTE, Scène conventionnée art et création, Marseille (13)

(recherche d’autres partenaires en cours)

 

Begat Theater est conventionné par la DRAC PACA et le Conseil Départemental des Alpes de Haute-Provence et soutenu par la Région Sud pour son fonctionnement.

Dates

Dates à venir

Toute la saison