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La presse en parle
Dans son numéro de l’été, le magazine théâtre(s) consacre un dossier sur « Les nouvelles formes sur les planches ». Pleine page sur Askip* par Julie Bordenave :
« Le Begat Theater fut parmi les précurseurs de déambulations narratives en pleine ville, proposant fiction sous casque audio (Histoires Cachées) ou encore étonnant polar sur les traces d’une écrivaine évaporée, à suivre guidé par une tablette numérique (La Disparition). Avec Askip*, la compagnie pousse un peu plus loin le curseur de son théâtre immersif. Le spectacle se déroule toujours en jauge réduite, mais cette fois au coeur d’un collège, en fonctionnement lors des représentations de jour, déserté pour celles du soir. Divisés en trois groupes, les spectateurs suivent chacun l’un des personnages nés sous la plume de l’écrivain Patrick Goujon : Eliza, collégienne ; Frédéric, professeur de français ; Bruno, agent d’entretien. L’histoire se tisse de délicats fils narratifs, qui se croisent et se répondent. Du CDI à la salle des professeurs, une création sonore, distillée par pointillés, enveloppe de temps à autre le spectateur. Le texte, quant à lui, se délivre sans aucun dispositif, nous pongeant dans un spectacle bien vivant, au plus près des comédiens. Audacieuse et astucieuse, la forme retrouve l’urgence qui préside aux déambulatoires : il est nécessaire de garder les sens en alerte pour emprunter le bon chemin, parfois courir quand l’action s’accélère, voire de contourner la comédien afin de laisser la place au spectacle, tout en l’épousant au mieux. Le collectif éphémère ainsi constitué vit un tête-à-tête avec chaque personnage, dont il nous est donné à entendre les dialogues, mais aussi les monologues intimes. Irrésistible, la sarabande de pensées intérieures – moqueries, pulsions ou obsessions – révèle la dualité entre ce qui nous habite sur le moment présent, et ce qu’on en donne à voir aux autres! Servi par un impeccable jeu, le texte aborde avec finesse et pudeur maladie, départ à la retraite, comme amourette renaissante… Autant de sujets partagés dans l’enceinte d’un établissement d’ordinaire fermé au public, dans lequel une population extérieure est exceptionnellement invitée à partager un bout de quotidien avec les collégiens, qui en découvrent eux-mêmes des recoins habituellement tenus cachés. »